Le premier rapport sexuel qu’on a avec l’autre, est spirituel et c’est celui-là qui impacte la relation, la concrétise. C’est sur ce rapport spirituel « sè kù sè » que repose ce qu’on appelle le « match », l’attirance inexpliquée que l’on nomme l’Amour entre un homme et une femme qui à deux engagés forment le Couple. Ce premier rapport n’est pérenne et ne nourrit le couple que si le corps, la matérialité que nous sommes dans notre êtreté, notre manière de vivre, reflète ce que l’esprit a capté. En clair il faut que le corps et l’esprit soient alignés, révélateurs de la Maât. En somme, le couple est la concrétisation matérielle d’un lien spirituel qui s’établit en dehors de nos volontés ; lesquelles volontés peuvent ne pas être conformes à notre esprit ; ce qui dénote d’un déséquilibre, source de mauvais choix et des souffrances qui en découlent.
On peut être lié spirituellement à une personne très fortement mais être physiquement distant, lorsque les volontés exprimées par la vie que l’on mène sont aux antipodes de ce que l’esprit dégage. C’est alors qu’on entend souvent dire : « je t’aime mais je ne sais pas, il y a un blocage ». Ce blocage vient des choix de vie, d’un déphasage ressenti entre l’aura de l’esprit et le vécu choisi. C’est pour cela que nos traditions édifient chaque individu à la concordance avec son « Sè » ; c’est cela qui nous prépare au couple, à la famille, à la société. C’est cela l’âge de la maturité qui n’est pas qu’un chiffre mais surtout des valeurs, des prérequis qui édifient l’individu à s’accomplir. Celui qui s’accomplit accomplit son devoir d’incarnation, car il crée, procrée et contribue à pérenniser le groupe dont il est issu.
Comment appelleriez-vous une personne qui dépense les ressources de sa famille à entretenir une autre maison, une autre famille, au détriment des siens ?
Contrairement à ce que l’on dit, l’être humain a quelque chose à prouver, et aux siens, sans que cela ne soit un poids. Il suffit pour cela qu’il soit lui-même, connecté à ses racines… L’arbre nourrit le sol tout comme le sol le nourrit. C’est pourquoi nos ancêtres pratiquaient les cultures de rotation, conformément aux cycles de la révolution solaire[1], ce qu’on a appelé l’agriculture.
Tout est culture pour ne pas dire cuisine et le couple en est, comme disent ces paroles d’une chanson populaire en gbè « srɔ̃ɖèɖè, nusrɔ̃srɔ̃ lè emè fũũ » [srɔnɖéɖé, nousrɔnsrɔn lè emè founn], le couple (mariage) est une culture abondante, pour ne pas dire culture d’abondance. Comprendre cela est la clé philosophale, la vérité tant recherchée par tant de femmes et d’hommes pour accéder au bonheur tel que le concept a été ici étudié.
[1] Introduction à la Géométrie Africaine (Nter tome 2), ibid.
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